Païennes est une performance prenant à rebours les clichés accompagnant la question du sang : là où les menstruations demeurent cachées et honteuses, les deux performeuses signent un rituel en forme de pacte de sororité où le sang, s’écoulant lentement du plafond jusqu’à déborder d’une coupe, est partagé avec les femmes de l’assistance.
En coulures et éclaboussures, ce liquide auquel l’Homme a, de tout temps, conféré un statut d’impureté devient un flux de passage sensible, prétexte à un acte célébrant la vie. Ce détricotage en miroir salit les préjugés et recouvre la peau comme des peintures de guerre balayant l’image de virginité immaculée et de fertilité dans laquelle la femme se trouve, aujourd’hui encore, bien souvent confinée.