BEAUTY IS AGONY

Lieu

La cour des 3 coquins, festival La cour fait court

Date de création

25 septembre 2021

Beauté fatale, ton enveloppe charnelle trop belle te lie dans une prison dorée.

Les stéréotypes du jeunisme et du désir aliènent le corps de la femme autant qu’ils le prennent en otage d’elle-même. La tyrannie de la beauté, qui la corsette depuis sa plus tendre enfance dans des injonctions à se conformer aux idéaux esthétiques et culturels de son époque, en fait son propre bourreau. Elle est la première à mépriser son corps et son vieillissement, se perdant dans une vaine lutte pour plaire et répondre aux dogmes dominants. Cette violence du paraître prend tout son sens dans l’expression anglaise « Beauty is agony », plus acérée, profonde et désespérée que sa version française, « Il faut souffrir pour être belle ».

Cette performance s’empare d’Annie aime les sucettes, écrit par le grand Serge Gainsbourg pour la toute jeune France Gall. Un monument de machisme et de jeu pervers qui consista à mettre dans la bouche de la chanteuse, alors âgée de 19 ans, des mots dont elle n’avait saisi ni le double sens ni la portée sexuelle. Délectation du dominant qui manipule l’ingénue, dans une mise en scène des plus sexualisée, avec sucettes et gros plans.

Au milieu d’une centaine de ballons rouges, une figure extravagante de femme détourne les codes de la culture pop, renverse l’image simpliste d’un corps féminin sexualisé grâce à un travail du masque. Se créent des décalages fantasques et pétris d’humour, des explosions sensationnelles menant à un inconfort joyeux servant d’exutoire collectif.

Avec
Claudia Urrutia et Violette Graveline

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« Ce qui importe, c’est le passage, il ne faudrait jamais rien voir que ça : l’invisible mouvement de ce passage mais sans cesse perpétué. »
Claude Régy