SYNOPSIS
Ce spectacle se tisse autour des femmes de l’Amérique latine et de leurs liens ambivalents avec le monde occidental, qui représente à la fois un système de domination et une promesse d’émancipation.
Les changements de registres émotionnel et visuel montrent le télescopage entre le cliché latino et la réalité quotidienne des femmes, entre les fantômes ricanants des dictatures et la violence d’un modèle économique imposé venu des Etats-Unis. Mais de là peuvent surgir aussi les figures inattendues, les paroles, les danses et les chants qui transforment notre sens de la réalité.
Nous cherchons une esthétique de l’excès et du mélange, pour transmettre notre vision de l’Amérique latine, où les fêtes se tiennent souvent au bord d’abîmes de souffrance ; où les joies s’expriment dans une sorte de folie baroque.
INTENTIONS SCÉNOGRAPHIQUES
Entre solo, cabaret contemporain, talk show, le dispositif scénique offre un espace multiple, fragmenté, en mouvement et en écho avec les personnages incarnés.
La présence de la vidéo, des écrans, des micros et des caméras permet un réel choix esthétique, celui de la multifocalité. Cette dernière sera tour à tour celle de la surveillance, de la fragmentation de l’individu, de son hyper-présence en tant qu’image (selfie), de la parole politique et engagée.
Ce dispositif permet à la comédienne de déployer pleinement son jeu, d’utiliser et d’épuiser les possibilités de l’espace et inversement : toujours à vue, elle évolue sur ce plateau comme dans un « laboratoire de télé-réalité ».
La scénographie mêle la rigueur et la hiérarchie des dispositifs télévisuels occidentaux avec un espace plus ouvert et en mouvement qui serait celui d’une arrière salle latino-américaine ; le rideau s’ouvre, la danse burlesque de l’Amérique latine commence.